jeudi 9 février 2012

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Rien de tel après le chamboulement d'un déménagement, la confusion du voyage, et le désarroi à l'arrivée dans lieu inconnu qu'une situation stabilisée. La quiétude de la banlieue, le bruit sourd de la neige sur le toit, et le silence de l’hôtel accentuent cette impression de confort et de sérénité. Ce instant est généralement celui où, allongé sur son lit, on essaie de faire le point sur ce qui nous est arrivé. Cependant la fatigue et l'enchaînement trop rapide des pensées font croître chez moi un détachement vis-à-vis de ce qui pourrait désormais advenir. Et on dort...
Le réveil sonne, on est fatigué. Néanmoins, plusieurs remarques me viennent à l'esprit: le 1er jour au boulot est le plus important, j'ignore comment me rendre à mon stage, et je ne connaîs que trop bien l'opinion des allemands sur le sens de la ponctualité des français. Je me fais du mal, et je me sens frère de tous enfants de la France qui se lève tôt, et maintenant des enfants de l’Allemagne. A noter ce changement de mentalité.
Une fois dehors, je me permet d'envisager mon arrivé dans l'entreprise. Bien évidemment, je me concocte un monde imaginaire, où il serait bien entendu que, mon niveau de langue allemande laissant à désirer, on ferait des efforts pour me permettre de comprendre, et ainsi le dialogue serait inné et fluide. Cruelle désillusion! L'accent est bien incompréhensible, ainsi que me l'avait prédit une ami de München, je l'avais alors seulement pris pour une rivalité est-ouest.
La secrétaire m'ayant fait l'accueil suspend le flux jusqu'à là ininterrompu de paroles, attendant une réponse. Je rêve alors de lui sortir un joker. Comme au cas où, je vérifie mes poches. Zut, je lui demande:
-Können Sie wiederholen bitte?
Elle me répond "Deine Tasche" avec un geste descriptif, et je comprend:
-Posez votre sac on va finir de visiter les locaux...
Je ne vais pas vous permettre plus longtemps de vous délecter de mes mésaventures, sachez simplement qu'elles sont toutes du même registre. A la fin de la visite, on me permet de retourner à mon bureau. Tandis que je m'installe, mon nouveau collègue de bureau, qui parle de façon incompréhensible, me sors  un "Bonjourrr! Je parleu unn peu francais"...

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